Compteurs intelligents, moteurs pour véhicules électriques, thermostats, éclairage à DEL, caméras de surveillance, radios de télécommunications : voilà autant de produits qui doivent leur fonctionnement à des cartes électroniques assemblées chez Varitron Technologies, une PME de SaintHubert qui joue dans la cour des grands.
«L’électronique est partout. C’est un marché planétaire dont les produits sont en forte croissance», lance d’entrée de jeu Martial Vincent, chef de la direction de cette entreprise qui rivalise avec de grands acteurs mondiaux comme Celestica et Flextronics. Il n’empêche que Varitron est devenu au fil des ans le plus important soustraitant québécois de services de fabrication d’équipements électroniques, et que l’entreprise s’est même hissée dans le Top 5 canadien.
«Notre avantage est d’être petit. Ça nous permet d’être plus agiles et de répondre aux besoins des clients dans toutes les étapes du cycle de conception et de production de leurs produits», affirme M. Vincent, qui a joint la PME en novembre 2008, alors que la crise économique et financière s’amorçait. «On est passé au travers parce qu’on a gardé le cap. L’entreprise a continué d’investir en recherche et développement, dans l’achat d’équipements de pointe et l’automatisation de sa production», explique-t’il.
Réduire les coûts pour mieux grandir
Il a cependant fallu convaincre le personnel du bienfondé de la démarche, puisque l’entreprise devait réduire l’effectif ou les heures de travail, tout en doublant la superficie de son usine. «On leur a dit que cela nous permettrait de gagner de nouveaux contrats et de créer des emplois», souligne M. Vincent. Il précise que ces projets d’agrandissement et d’automatisation ont permis à Varitron, qui exploite aussi une usine à Granby, de réduire ses coûts de production.›
Pari tenu : l’entreprise, lancée en 1991 par le président Michel Farley avec moins d’une demidouzaine d’employés, a terminé son année financière (le 31 août) en affichant des revenus de 75 millions de dollars, par rapport à 33 M$ en 2014 et à 24 M$ l’année précédente. Varitron, qui emploie actuellement 300 personnes, par rapport à 125 en 2008, cherche même à pourvoir une trentaine de postes.
L’Amérique du Nord dans la mire
En effet, la PME, qui offre ses services de fabrication électronique aux industries de l’énergie, des télécommunications, aérospatiale, médicale, militaire et automobile, n’entend pas s’arrêter là. Il y a plus d’un an, elle a acquis Altronics Manufacturing, une société américaine du New Hampshire également spécialisée dans les services contractuels de fabrication électronique de haute technologie. Cette transaction «nous ouvre les portes du marché en croissance de la NouvelleAngleterre et du nordest américain», explique M. Vincent. Elle assure du même coup une présence essentielle pour répondre aux besoins en contenu américain de ses clients. En début d’année, Varitron a par ailleurs signé une entente avec Groupe EMM, une entreprise de Québec spécialisée dans les services professionnels liés au transport terrestre, et avec la société d’ingénierie et de services française Sterela pour la création d’un consortium. Elles visent à développer conjointement le créneau en émergence des technologies et des produits destinés aux villes intelligentes en Amérique du Nord. «Le potentiel de croissance est énorme», note Martial Vincent. D’ailleurs, Varitron s’affaire ellemême à relever le défi de rendre son usine plus intelligente. «Nous sommes toujours à la recherche de façons d’améliorer l’efficacité de nos équipements pour réduire davantage nos coûts.»
SOURCE: PIERRE THÉROUX ÉDITION DU 24 OCTOBRE 2015 – JOURNAL LES AFFAIRES