Bromont multiplie les projets pour se positionner comme une destination incontournable dans l’univers du vélo, toutes catégories confondues. La candidature de la municipalité au Défi des villes intelligentes marque une nouvelle étape en ce sens. Un projet qui cadre tout à fait avec la volonté du maire, Louis Villeneuve, d’amener la localité à devenir plus « active, verte et intelligente ». « Si à Bromont on réussit, en intégrant des technologies de pointe, à faire en sorte que les citoyens utilisent de plus en plus le vélo dans leur quotidien, on aura atteint notre objectif », a-t-il indiqué en entrevue.
Rappelons que le Défi, chapeauté par Infrastructure Canada, dispose de trois enveloppes. La première est de 50 millions de dollars et est ouverte à toutes les collectivités, peu importe leur population. Le second volet, qui cible les communautés de 500 000 habitants et moins, comporte deux prix de 10 millions. La dernière subvention peut atteindre cinq millions. Elle sera attribuée à une municipalité regroupant un maximum de 30 000 citoyens. Bromont est du nombre avec un peu plus de 9000 habitants.
Les finalistes seront dévoilés à l’été 2018. Les villes en lice auront jusqu’à l’hiver pour peaufiner leur proposition. Les localités retenues recevront une subvention de 250 000 dollars pour compléter cette étape. Un jury indépendant départagera les candidats. Les lauréats seront annoncés au printemps 2019. Suivra la mise en œuvre des projets.
Vélo 2.0
La proposition de la municipalité est sans équivoque : « Bromont comme laboratoire, deviendra un territoire dédié au vélo et où ce mode de déplacement prédominera sur les autres (incluant l’automobile !), et ce l’été comme l’hiver », peut-on lire dans le dossier de candidature soumis récemment à Ottawa.
Pour ce faire, plusieurs plateformes seront mises à contribution. « Nous souhaitons utiliser la technologie cellulaire et les objets connectés pour améliorer l’expérience cycliste afin que la pratique du vélo devienne plus systématique et qu’elle transcende les randonnées sportives », souligne Bromont dans sa proposition. Par ailleurs, la Ville projette de mettre à profit l’expertise du centre de recherche en microélectronique (C2MI), établi dans son parc scientifique, pour développer plusieurs technologies novatrices liées aux cyclistes et au réseau qu’ils empruntent.
Parmi les initiatives que la localité souhaite mettre de l’avant, notons l’installation de plusieurs bornes en des endroits stratégiques sur le territoire. Celles-ci permettraient entre autres de dénombrer les personnes à vélo sur les routes, les pistes cyclables et les sentiers. « En captant les utilisateurs de vélo, notamment grâce à des applications comme Waze, on pourrait voir en temps réel tout ce qui se passe dans le réseau. Ce serait un atout majeur », a indiqué la directrice des communications à la Ville, Catherine Page, qui a chapeauté la mise en candidature de Bromont pour le concours.
La détection de cyclistes en danger par le biais de systèmes de repérage en sentier est aussi dans les cartons. De plus, la municipalité voudrait lancer un programme de bonification pour les utilisateurs de vélo. Le mode de récompense n’est toutefois pas encore fixé.
Selon le directeur général du Centre national de cyclisme de Bromont (CNCB), Nicolas Legault, « l’aspect motivation » serait instantanément renforcé avec l’ajout de technologies interactives, citant en exemple des bornes informatives répandues en Chine. « En prenant simplement ton vélo, tu fais partie des statistiques, en plus de te déplacer de façon écologique dans un réseau pensé pour tous les types d’utilisateurs », a-t-il évoqué.
Mode de vie
Bromont doit s’inspirer de l’approche danoise en matière de mode de transport « vert » pour propulser à un autre niveau le nombre d’utilisateurs de vélo sur son territoire, estime Nicolas Legault. « Il suffit d’aller à Copenhague pour constater que l’aspect sécuritaire ressort. C’est ce qui fait que les gens utilisent autant le vélo. Et c’est clairement ce que l’on veut amener à Bromont », a-t-il affirmé.
« En fait, a-t-il renchéri, c’est un mode de vie que l’on veut développer ici. Avec la technologie, le transport actif et la participation de la communauté, ça devient un ensemble, a mentionné le DG du CNCB. Et le vélo est le lien dans tout ça. »
Selon le maire, il ne fait aucun doute que l’initiative de Bromont pourra faire des petits partout au pays. « Et pourquoi pas à travers le globe », a-t-il lancé.
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