De gauche à droite : Philippe Babin, Président, Aeponyx Inc., Frédéric Nabki et Michaël Ménard du Département d’informatique de la Faculté des sciences de l’UQAM
Montréal (QC) – Les professeurs Michaël Ménard et Frédéric Nabki du Département d’informatique de la Faculté des sciences de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) lancent, avec leur partenaire Aeponyx, un projet qui entend répondre aux nombreux défis posés par la congestion des réseaux de télécommunications. Ce problème causé à la fois par l’augmentation des utilisateurs d’Internet et de téléphonie sans fil et des quantités d’informations qu’ils génèrent nécessite des solutions novatrices et économiques.
La multiplication des appareils mobiles intelligents et l’augmentation des services offerts sur Internet, comme la vidéo sur demande, sont des éléments qui expliquent la croissance exponentielle des données circulant sur les réseaux optiques qui supportent l’infrastructure de télécommunications d’Internet. La mise en place de ces nouveaux services nécessite la création de mégacentres de données, ces immeubles qui contiennent des milliers d’ordinateurs qui traitent, enregistrent et répartissent de grandes quantités d’informations. Réussir à connecter efficacement tous ces ordinateurs pour qu’ils répondent aux requêtes des nombreux utilisateurs du Web représente un défi stratégique qui doit être résolu pour assurer la croissance de l’économie numérique.
Les circuits optiques-mécaniques issus de la collaboration entre l’UQAM et Aeponyx, une entreprise qui œuvre dans le domaine de la transmission des données par fibres optiques dans le secteur des télécommunications, viendront combler des besoins fondamentaux de l’industrie des technologies de l’information et des communications (TIC), notamment ceux rencontrés par les nouvelles infrastructures adaptées aux usages grandissants du Web.
L’innovation dans ce projet de recherche réside dans la miniaturisation de composantes detélécommunications rendue possible par la combinaison de la photonique sur silicium, une des techniques de fabrication des dispositifs optiques intégrés, avec les microsystèmes électromécaniques (MEMS).
La directrice du Service des partenariats et du soutien à l’innovation (SePSI) de l’UQAM, Caroline Roger, estime « qu’en plus de mettre en évidence la microélectronique, un des domaines de pointe de l’UQAM, ce projet permet à notre équipe de collaborer avec de jeunes professeurs, une relève dynamique de notre Faculté des sciences, tout en contribuant à la formation d’étudiantes et d’étudiants prometteurs ».
Le projet est financé, à hauteur de 1 million $, par Aeponyx et par le programme de partenariat duConseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) qui y investit 568 000 $. À l’étape de la négociation de l’entente de recherche, les chercheurs de l’UQAM et Aeponyx ont bénéficié de l’aide du SePSI et d’Aligo Innovation, la société qui valorise les actifs de propriété intellectuelle de l’UQAM.
Une collaboration fructueuse
Depuis l’automne 2013, les chercheurs de l’UQAM et les ingénieurs d’Aeponyx ont poursuivi leur collaboration, passant par la protection de la propriété intellectuelle et la démonstration de preuves de concepts, pour en arriver aujourd’hui à une entente globale de recherche et de développement technologique de trois ans. De plus, Aligo Innovation a octroyé à Aeponyx une licence mondiale, exclusive et sans restriction d’utilisation dans le marché des télécommunications, pour la production et la commercialisation d’une technologie intitulée « Microfabrication Platform for Guided-wave Optics and Microelectromechanical Systems Integration ».
Pour le président d’Aeponyx, Philippe Babin, il s’agit « d’un projet technologique innovant et porteur, qui est le résultat d’une collaboration exemplaire entre l’industrie et le milieu de la recherche universitaire, et ce avec l’appui du gouvernement ».
La technologie a été développée par les professeurs Michaël Ménard et Frédéric Nabki, fondateurs du laboratoire de microtechnologies et de microsystèmes de l’UQAM (Micro2). Le professeur Ménard, membre du Centre d’optique, photonique et laser (COPL), possède une expertise reconnue internationalement en matière de photonique sur silicium. Le professeur Nabki est un spécialiste du domaine de la microfabrication, des MEMS et des circuits intégrés menant à des degrés de miniaturisation élevés. Le Micro2 fait partie du Centre de recherche sur les nanomatériaux et l’énergie (CoFaMic), une antenne du Regroupement Stratégique en Microsystèmes du Québec (ReSMiQ). En plus d’une connaissance approfondie des procédés de microfabrication, les meneurs du Micro² ont une vaste expérience de la conception et la caractérisation de systèmes électroniques, optiques et mécaniques sur puce.
« Nous croyons énormément au potentiel de cette technologie issue de l’UQAM, compte tenu de l’évolution du marché des télécommunications », affirme Richard Romagnino, directeur du Développement des affaires chez Aligo Innovation.
Avancées innovantes et retombées attendues
La photonique sur silicium permet une miniaturisation à l’échelle microscopique des structures optiques utilisées dans les composantes qui permettent le traitement et la répartition du flot d’informations qui transite par les réseaux optiques. Les MEMS permettent de contrôler mécaniquement la propagation de la lumière dans ces microstructures optiques. Avec l’arrivée attendue de la 5G, la combinaison de ces deux technologies, mise de l’avant dans cette collaboration, est une innovation importante dans le domaine des télécommunications. Elle ouvre la porte à une large gamme de nouvelles composantes de réseaux optiques miniaturisées et moins coûteuses, comme des émetteurs-récepteurs accordables et des commutateurs optiques, destinés, entre autres, aux mégacentres de données en construction actuellement chez des géants de l’industrie comme Apple, Facebook ou Amazon
Ce projet permettra la mise au point de produits innovants et uniques, qui réduiront significativement les coûts d’implémentation, rehausseront les fonctionnalités des réseaux optiques et réduiront considérablement leur taille. Ultimement, les retombées de ce projet amèneront ces réseaux à consommer moins d’énergie, un aspect important d’une réseautique plus verte. Bref, la plateforme technologique qui résultera de cette collaboration a le potentiel de placer Aeponyx en position de leader mondial en matière de composantes optiques miniaturisées uniques en leur genre.
À propos du SePSI
La mission du SePSI est d’accompagner et d’appuyer les chercheurs de l’UQAM dans toutes les étapes menant à une recherche partenariale avec les secteurs public et privé. Auprès de partenaires qui souhaitent entreprendre une collaboration avec des chercheurs de l’UQAM, le SePSI travaille à cibler la bonne expertise et à établir les premiers contacts avec des chercheurs potentiellement intéressés.
À propos du Laboratoire de Micro2
Le Laboratoire Micro2 de l’UQAM se consacre à la recherche sur les systèmes intégrés avancés qui se retrouveront dans les technologies de pointe de l’avenir touchant à plusieurs secteurs de l’économie, comme les technologies de l’information et de la communication, les sciences de la vie, les transports et les nanotechnologies.
À propos d’Aeponyx
Aeponyx est un fournisseur de photonique sur silicium qui permet aux opérateurs de télécommunications et de centres de données de virtualiser entièrement leur infrastructure. Fondée en 2011, Aeponyx se positionne à l’avant-garde des technologies de transmission de données par fibres optiques avec une approche simple et économique.
À propos du CRSNG
Le CRSNG est le principal organisme fédéral qui appuie le milieu canadien de la recherche en sciences et en génie. Il appuie près de 30 000 étudiants de niveau postsecondaire et stagiaires postdoctoraux dans leurs études supérieures. Le CRSNG fait la promotion de la découverte en offrant un appui financier à quelque 12 000 professeurs chaque année et favorise l’innovation en travaillant avec plus de 3 000 entreprises canadiennes qui investissent dans des projets de recherche d’établissements postsecondaires et y participent.
À propos d’Aligo Innovation, société en commandite
La société de valorisation Aligo Innovation valoriseles actifs de propriété intellectuelle des établissements suivants : l’École de technologie supérieure (ÉTS), l’Université Bishop, l’Université Concordia, l’Université de Sherbrooke, l’Université du Québec à Montréal (UQAM), l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), l’Université du Québec en Abitibi Témiscamingue (UQAT), l’Université du Québec en Outaouais (UQO), l’Université McGill, ainsi que leurs hôpitaux et centres de recherche affiliés.
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